July 15 2025

Guerre tarifaire : l'autre coût caché de la politique de Trump

À l'initiative du syndicat NGWF au Bangladesh, une chaîne humaine de protestation s'est tenue le vendredi 27 juin 2025 à Dhaka pour exiger le retrait des droits de douane de 37 % proposés par Donald Trump au pays. Les secteurs de l’habillement d’Asie risquent en effet d’être lourdement affectés par l’augmentation brutale des droits de douane annoncés par Trump. Le réseau Clean Clothes Campaign, dont est membre WSM, demande aux entreprises de confection nord-américaines et issues d’autres continents de veiller à ce que les coûts de ces nouvelles politiques ne soient pas répercutés sur ceux qui en ont le moins les moyens, à savoir les travailleur·euses, comme cela a été le cas pendant la crise Covid-19. #PayYourWorkers

Les pourcentages élevés imposés aux importations américaines en provenance des pays producteurs de vêtements tels que le Cambodge, le Bangladesh, le Sri Lanka, l'Indonésie, le Lesotho, et le Vietnam auront des conséquences significatives sur la production de vêtement, et potentiellement sur les travailleurs·euses. En effet, les secteurs de l'habillement de ces pays sont dominés par de grandes entreprises nord-américaines riches en liquidités ou actives à l'échelle mondiale, telles que Victoria's Secret, Levi's, PVH (Calvin Klein), Gap ou Nike, qui ont tendance à chercher le profit avant le bienêtre des travailleur·euses. Le réseau Clean Clothes Campaign demande aux entreprises de confection nord-américaines et issues d’autres continents de veiller à ce que les coûts de ces nouvelles politiques ne soient pas répercutés sur celles et ceux qui ont le moins de moyens, à savoir les travailleur·euses. Les entreprises doivent veiller à absorber les coûts eux-mêmes plutôt que de les répercuter sur la chaîne d'approvisionnement.

Les travailleur·euses de l'habillement ne doivent pas payer le prix de la guerre tarifaire de Trump

À la suite de l'expérience de la pandémie de Covid-19, au cours de laquelle des travailleur·euses du monde entier ont perdu leur emploi ou n'ont pas reçu l'intégralité de leur salaire en raison des choix d'entreprises situées plus haut dans la chaîne d'approvisionnement, la confiance des travailleur·euses et de leurs syndicats envers les entreprises et les employeur·euses  est,  à juste titre, très faible. Une proposition de fonds de garantie soutenue par les syndicats et visant à garantir que les travailleurs·euses soient indemnisé·es en cas de perte d’emploi en temps de crise a jusqu'à présent été rejetée par les marques. Il est primordial que cette fois-ci, les travailleur·euses qui survivent déjà avec des salaires de misère ne paient pas la facture pour des entreprises massivement rentables et qu'ils et elles aient un siège à la table des négociations lorsque des décisions majeures sont prises.

L'industrie de l'habillement est la principale et la plus importante industrie du Bangladesh, représentant 84 % des exportations du pays. Ce secteur emploie plus de 4 millions de travailleurs·euses, dont la majorité sont des femmes issues de zones rurales et peu éduquées. L'industrie de l'habillement n'est pas seulement le moteur de l'économie du Bangladesh, elle est aussi l'épine dorsale de l'émancipation et de la liberté des femmes.

« Pour un pays au PIB très faible comme le Bangladesh, où l'industrie de l'habillement est la principale source d'emploi pour les femmes, l'imposition d'un droit de douane de 37 % est extrêmement inconsidérée, inhumaine et constitue un obstacle majeur à l'émancipation des femmes. » déclare le président du NGWF, Amirul Haque Amin lors de la manifestation du 27 juin. Ce 15 juillet, un mémorandum sera soumis à l'ambassade des États-Unis au Bangladesh, demandant le retrait des droits de douane de 37 % pour les produits vestimentaires bangladais sur le marché américain.

Texte basé sur un communiqué de presse du NGWF paru le 27/06/2025 et de la Clean Clothes Campaign

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