6 mai 2020

ANP, un syndicat qui défend le droit à l’information en temps de crise sanitaire au Pérou

L’ANP (Association nationale de journalistes du Pérou), partenaire de WSM, est à pied d’œuvre depuis le début de la crise sanitaire pour défendre le droit à l’information et sensibiliser les journalistes aux gestes de protection à adopter pour se protéger contre le Covid-19 dans le cadre de leurs activités professionnelles. 


Face à la situation mondiale causée par le Covid-19, l'Association nationale des journalistes du Pérou (ANP), une organisation syndicale qui représente plus de 10.000 journalistes dans tout le pays, poursuit son travail fidèle dans la lutte pour les droits et les devoirs des femmes et des hommes de presse au Pérou, bien plus encore en ce moment où la profession de journaliste est considérée comme un service essentiel dans cette urgence nationale.

Pendant ces presque deux mois, où notre pays et le reste du monde, sont isolés et méritent d'être informés de ce qui se passe, ce sont les journalistes qui, fidèles à leur profession, assument la tâche louable et 'sacrificielle' de porter et rapporeter cette information. Dans ce sens, l'ANP a mentionné qu'à Lima, les entreprises journalistiques, dans le cadre de la Loi sur la Santé et la Sécurité au Travail, ont le devoir de fournir à leur personnel de presse des masques, des gants et autres, conformément aux mesures sanitaires dictées dans ce contexte. C'est ce que le syndicat de la presse péruvienne ANP a demandé et c'est ce qu'il met en place. Ce dernier a rappelé que, dans les régions du pays, 80% des journalistes travaillent de manière indépendante à la radio, à la télévision (concessionnaires d'espaces d'information), dans les journaux régionaux et dans les médias numériques.

Ce sont ces collègues qui sont parmis les plus touchés par la crise sanitaire, et la crise économique qui en découle, ayant vu leurs revenus réduits à zéro en raison de l'impossibilité de vendre de la publicité à cause de l'isolement social. Néanmoins, et fidèles au mandat d'information qu'ils et elles ont dans leurs localités, ils/elles continuent à informer la population, allant même jusqu'à exposer leur santé et celle de leurs familles.

L'ANP, a demandé au Ministre de la santé de faire en sorte que les hôpitaux, sous son autorité, fournissent des masques à celles et ceux qui effectuent un travail de presse quotidien, tout en regrettant qu'il y ait des régions du pays où ces fournitures sanitaires ne sont même plus disponibles à l'achat. Il a été suggéré d'exiger que l'État protège également celles et ceux qui sont en première ligne de l'information et, comme mesure de contrôle dans la distribution des masques, il faudrait demander aux journalistes qu'ils/elles renseignent certains documents, tels que :

a) Carte de travail (qui prouve votre travail d'information)
b) Carte de presse
c) Carte d'identité

Des abus envers la profession de journaliste

Les hommes et les femmes de la presse ont également été victimes d'abus professionnels dans différentes régions du Pérou, comme à :  Puno, Junín, Abancay et Cusco. Dans ce contexte, l'ANP condamne les excès de la police, rejette les agressions verbales et les menaces contre les journalistes, et a réitéré sa préoccupation pour l'obstruction constante du travail journalistique en pleine période d'état d'urgence national et considère qu'il est inacceptable que certaines autorités locales optent pour le secret dans un contexte d'urgence nationale et sanitaire où l'information d'intérêt public prend une plus grande importance.

Les conditions de travail des journalistes en temps de crise

L'ANP a fait entendre sa voix par une déclaration qui exprime les désaccords avec la soi-disant "suspension parfaite du travail", applicable pendant la période d'urgence nationale, indiquant que cette suspension pourrait faire des dégâts importants pour celles et ceux qui travaillent dans le secteur formel soutenu par des contrats temporaires. Il s'agirait de plus de contrôle et de mesures réglementaires établies par le décret d'urgence n° 038-2020. L'association attire également l'attention sur l'impact que cette mesure pourrait avoir sur les travailleurs et les travailleuses des entreprises journalistiques qui, en tant qu'entités privées, pourraient recourir à cette figure juridique, engendrant la baisse incontestable de leurs revenus. Malheureusement, la mise en place de cette mesure a déjà fait l'objet d'avances sur les congés, de retards dans les paiements mensuels et même de réductions de salaires.


L'ANP restera ferme dans la défense des droits de protection sociale des femmes et des hommes de presse au Pérou, d'autant plus que nous devons actuellement faire face ensemble à un ennemi inconnu qu'est le Covid-19.

 

Photo Cover: Markus Wrinkel on Unsplash

 

 

 

 

 

Share


News

EN ES FR NL
Nous découvrir S'informer Agir ensemble Notre réseau Agenda Fais un don

Offres d'emploi Actualités Newsletter Contact