24 octobre 2019

Début de victoire au Bangladesh : Arrêt des poursuites contre des travailleur·eur·s manifestant pour l’augmentation du salaire minimum

En décembre 2018 et en janvier 2019, suite à la réforme du salaire minimum [1], des milliers de travailleur.se.s de l’habillement sont descendu.e.s dans la rue au Bangladesh et se sont heurtés à la violence des forces de sécurité du gouvernement. Un manifestant avait été tué, et de nombreux autres furent blessés. A la suite de ces manifestations, environ 11.600 travailleur·euse·s ont été licencié·e·s et mis·e·s sur liste noire, 65 ont été arrêtés et des centaines d'autres ont fait l'objet de représailles sous la forme d'accusations criminelles inventées de toutes pièces [2].

achACT et plusieurs de ses organisations membres, dont la CSC et WSM, ainsi que des associations de consommateurs, s’étaient alors mobilisées devant l’ambassade du Bangladesh à Bruxelles pour demander au gouvernement du Bangladesh la fin de la violente répression et l’instauration d’un salaire minimum qui permette un niveau de vie décent.

Face au silence et à l’inaction des marques et enseignes se fournissant dans la trentaine d’usines ayant porté plainte contre des travailleur·euse·s qui avaient protesté pacifiquement contre leurs salaires de misère au Bangladesh, achACT et son réseau international, la Clean Clothes Campaign, avait alors interpellé les marques clientes de ces usines dont, entre autres, H&M, Zara, Mango, C&A et Primark.

Ensemble et grâce à la pression exercée par des défenseurs des droits des travailleur·euse·s au Bangladesh et dans le monde entier, nous avons réussi à obtenir deux victoires !

Deux usines, Shin Shin Shin et une autre usine appartenant au groupe Hameem, qui avaient introduit des plaintes pénales contre des travailleur·euse·s ayant manifesté pacifiquement en décembre et en janvier derniers, ont abandonné leurs accusations. Le tribunal qui avait été saisi a dès lors rejeté les affaires. C’est un soulagement pour des dizaines de travailleur·euse·s incriminé·e·s par le groupe industriel Hameem et des centaines d’autres incriminé·e·s par l’usine Shin Shin Shin.

Célébrons ces deux premières victoires, qui, nous l'espérons, ne sont que le début d’une vague d’autres abandons de poursuites de la part des usines concernées. Des centaines d'autres travailleur·euse·s risquent actuellement d'être condamné·e·s à des peines de prison si leurs employeurs continuent de porter des accusations sans fondement contre elles/eux, simplement pour avoir défendu pacifiquement leurs droits.

achACT et WSM continueront de suivre de près la situation et de soutenir les travailleuses et travailleurs en lutte pour leurs droits fondamentaux tels que le droit à un salaire vital et le droit de pouvoir manifester.

Article rédigé et publié par achACT, le 17-09-2019

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[1] Les travailleur·euse·s demandaient un salaire minimum de 16.000 Taka (168 Euros). Le gouvernement du Bangladesh n’a pas donné son feu vert et a proposé un salaire minimum de 8.000 Taka (84 Euros) pour les travailleur.se.s les moins qualifié·e·s de l’industrie de l’habillement.

[2] http://www.achact.be/news-info-305.htm, https://cleanclothes.org/campaigns/crackdown-bangladesh

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