17 octobre 2025

Communiqué de presse : De Wever veut de nouvelles coupes dans le budget de la solidarité internationale ? Hors de question !

Communiqué de presse du CNCD-11.11.11. & 11.11.11.

“Encore une coupe de 25 % dans la coopération internationale, c’est une pilule amère qu’aucun autre secteur ne doit avaler. On ne peut pas continuer à sabrer pendant que les grandes fortunes restent épargnées. Le gouvernement doit entendre l’appel des syndicats et des ONG et enfin s’attaquer au côté des revenus. Plus de 100.000 personnes sont descendues dans la rue cette semaine pour le rappeler !”
— Bart Verstraeten

D’après des informations ayant fuité dans la presse des négociations budgétaires, il apparaît que le Premier ministre Bart De Wever propose de réduire encore le budget de la coopération au développement — jusqu’à la moitié du budget initial.

Une véritable décimation de la solidarité — en pleine période de guerre, de dérèglement climatique et de catastrophes humanitaires.

Il n’y avait déjà plus grand-chose à couper. Et pourtant, De Wever veut aller plus loin. Ce qui est proposé aujourd’hui est un coup très dur, qui nous met encore davantage sur la voie tracée par Trump — celle de l’abandon de la coopération internationale, vers l’isolationnisme et l’indifférence. On nous promet une sécurité illusoire, mais on provoque de réels dégâts, à court comme à long terme.

Il suffit d’ouvrir un journal ou de faire défiler les réseaux sociaux pour voir la réalité : des besoins immenses, des vies brisées. De Gaza au Congo, de l’Afghanistan aux Philippines. Alors que des enfants meurent de faim dans les pays les plus fragiles, le Premier ministre veut couper dans l’aide alimentaire. Alors que des femmes au Congo se battent contre les violences sexuelles, il veut supprimer les maigres moyens qui les protègent. Dans un tel monde, plaider pour moins de solidarité n’est pas neutre. C’est un choix — contre des vies humaines.

C’est un choix délibéré : plus d’argent pour les armes et pour des cadeaux fiscaux, mais des économies sur des vies. Lorsque le gouvernement Trump a réduit le budget de la coopération au développement, des études publiées dans The Lancet ont montré que cela entraînerait, d’ici 2030, 14 millions de morts supplémentaires — dont 4,5 millions d’enfants de moins de cinq ans. Voilà le prix de la froideur idéologique et de l’abandon de l’empathie.

Quand les budgets se resserrent, ce ne sont pas seulement des lignes qui disparaissent sur un papier. Ce sont des vaccins. Des centres de santé. Des écoles. Des vies. Réduire les investissements dans la solidarité, c’est provoquer davantage de morts évitables, plus d’enfants privés d’éducation, plus de femmes sans protection face aux violences sexuelles, plus de conditions de travail inhumaines, plus de personnes en fuite.

À une époque où les droits humains sont plus que jamais attaqués, le Premier ministre pousse activement des choix politiques qui attisent encore ces attaques.

La coopération belge au développement fonctionne. Elle sauve des vies. Elle renforce les systèmes de santé. Elle soutient l’éducation, la démocratie et la stabilité. Elle aide les sociétés à faire face au changement climatique et à éviter que les crises ne dégénèrent. Elle défend les droits humains fondamentaux — exactement ce dont le monde a besoin aujourd’hui.

11.11.11 appelle Vooruit, le CD&V et Les Engagés à faire un choix : entre la démolition ou la construction. Entre la coopération ou l’isolationnisme. Entre économiser sur des vies — ou les sauver.

Le CNCD-11.11.11. réagit également pour le secteur côté francophone : 

l y a à peine un an, le gouvernement fédéral avait déjà amputé ce budget d’un quart. Le Premier ministre Bart De Wever envisagerait de supprimer un nouveau quart du même budget : cela reviendrait à diviser par deux les moyens consacrés à la solidarité internationale.

Et pourtant, avant même ces coupes, la Belgique n’y consacrait que 0,48 % de son revenu national brut. Un investissement minime pour des résultats majeurs : en vingt-cinq ans, la coopération internationale a contribué à diviser par deux l’extrême pauvreté, à réduire de 60 % la mortalité infantile et à vacciner des millions d’enfants. Chaque euro investi en prévention des conflits en économise seize en reconstruction. Ce n’est pas du “gaspillage”, c’est du bon sens.

En parallèle, la coalition Arizona prévoit d’augmenter massivement les dépenses militaires pour atteindre 2,5 % du PIB d’ici 2030. Mais rappelons que moins de 5 % des dépenses militaires mondiales suffiraient à éradiquer la faim dans le monde, le SIDA, ou à garantir l’accès à l’éducation pour toutes les filles (de la planète).

« Il s’agit donc bien ici d’un choix politique, déclare Arnaud Zacharie, Secrétaire Général du CNCD-11.11.11. Couper dans la solidarité internationale, ce n’est pas un simple calcul budgétaire : ce sont des vaccins, des centres de santé, des écoles qui disparaissent, et des enfants qu’on choisit de laisser mourir. Nous appelons tous les partis de la coalition à choisir la coopération plutôt que le repli sur soi, et à remettre la Belgique sur la voie de son engagement international  : consacrer 0,7% de ses revenus à la solidarité internationale".

 

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