11 juin 2020

Soignant-es : au premier rang de la lutte face au COVID-19

Partout dans le monde, depuis des semaines, on applaudit leur courage face au COVID-19. On les appelle « nos héros »… Nos héroïnes, devrait-on dire, car les « blouses blanches » sont en majorité des femmes. Pourtant, leur travail est depuis longtemps sous-valorisé. Ici comme ailleurs, les salaires et les conditions de travail de ces « petites mains de la santé » ne sont pas à la hauteur de l’importance que leurs gestes ont pour les patients.  En ces temps de pandémie, elles sont mises sous pression plus que jamais, partout dans le monde. Et les problèmes dénoncés depuis des années apparaissent, plus criants que jamais.


Belgique : le blues noir des blouses blanches

Le métier d’infirmier-e est avant tout un métier de contact, qui est ici réduit au minimum, celui des regards. « Le respect des règles va à l’encontre de notre âme » nous confie Laurence Hody, infirmière en chef aux Cliniques Universitaires Saint-Luc et déléguée syndicale, qui témoigne de la souffrance de ses collègues des « unités COVID-19 ». L’organisation des services a été bouleversée, et cela dans l’urgence … Le stress a monté de plusieurs crans.

Un point positif dans ce brouillard : la solidarité, entre les pairs d’abord, de la part de la population ensuite. Puis il y a la colère… « Comment a-t-on pu en arriver, là, en voyant venir ce qui se passait en Chine ? On joue avec la vie des soignant-es, avec celles de nos patients… Lorsque la crise sera derrière nous, on s’en souviendra !»

En 2019, les infirmier-es avaient déjà signalé leur ras-le-bol quant à la surcharge de travail et au manque d’effectifs dans le mouvement appelé « le mardi des blouses blanches ». Faute de pouvoir manifester dans les rues, la centrale syndicale CNE a à nouveau lancé une action, en ligne cette fois-ci, pour dénoncer le manque de considération des pouvoirs publics : #onsensouviendra !

Philippines : le budget de la santé pointé du doigt

Aux Philippines aussi, le dévouement et l’engagement des infirmier-es pour assurer la santé et la sécurité des patient-es et de l’humanité sont salués. L’Alliance of Health Workers (AHW), le syndicat des travailleurs de la santé soutenu par WSM aux Philippines, ne cesse de dénoncer la violation des droits de ces travailleur-euses en première ligne face au COVID-19.

Selon Medscape[1], les Philippines se classent au premier rang du taux de mortalité des professionnels de la santé au monde face au COVID-19. « Nous sommes très inquiets de la sécurité et du bien-être de nos collègues soignant-es. », a déclaré M. Robert Mendoza, président national de l'AHW. « Nos collègues agent-es de santé de différents hôpitaux publics ont signalé que les approvisionnements en équipements de protection provenant du ministère étaient insuffisants et qu'ils dépendent toujours de dons privés ».

Selon l’AHW, la pandémie de COVID-19 expose aux yeux de tous le faible système de santé publique du pays : « Nous rappelons notre revendication d'augmenter le budget du système de santé publique à au moins 5% du PIB, comme le recommande l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cela rendra les soins de santé accessibles à la population et ralentira les infections au COVID-19. "

Brésil: hommage puissant aux travailleur-euses décédé-es

Le 12 mai, journée internationale des infirmier-es, la photo de leur action a fait le tour du monde. Sur l’esplanade des ministères, à Brasilia, une centaine de professionnel-les de la santé ont organisé une action symbolique de protestation, en l'honneur de leurs collègues décédé-es du COVID-19. ils portaient des blouses blanches et arboraient des pancartes portant les noms des infirmières et des infirmiers praticien-nes victimes du COVID-19. Les professionnel-les ont également allumé des bougies, symbolisant la veillée des morts. Selon le Conseil fédéral brésilien des soins infirmiers (COFEN), au 12 mai 2020, 109 agents de santé avaient perdu la vie après avoir contracté le nouveau coronavirus.

« Les soins infirmiers jouent un rôle fondamental dans notre société. Au milieu de cette pandémie, les professionnels sont en première ligne dans la lutte contre les coronavirus. »

Le président brésilien Jair Bolsonaro, qui minimise l'importance de la crise sanitaire et s'opppose à la mise en quarantaine des populations, mène une bataille politique contre les gouverneurs et les maires qui décident des mesures d'isolement social. Le président d'extrême droite incite au « retour à la normale » et à la réouverture des commerces, alors que les États du nord et du nord-est sont dans une situation dramatique car la propagation de l'épidémie y déborde le système de santé.

 

[1] Site internet d’information médicale

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