24 novembre 2020

Des vaccins contre le coronavirus accessibles pour toutes et tous dans le monde entier ?

Les ONG appellent le gouvernement belge à agir 

Les nouvelles concernant les vaccins efficaces contre le coronavirus et les initiatives de la Commission européenne et de nombreux pays pour les acheter et les distribuer sont un grand soulagement après toute la misère causée par la COVID-19. Mais qu'en est-il de la majorité de la population mondiale qui vit dans des pays ayant moins de poids financier ? Quand et comment auront-ils/elles accès à un vaccin? Il est déjà clair que 80 % de l'approvisionnement prévu du vaccin de Pfizer est réservé par des pays comptant à peine 14 % de la population mondiale.

Une suspension temporaire de l'Accord sur les ADPIC au sein de l'Organisation mondiale du commerce pourrait être un pas dans la bonne direction. Toutefois, l'UE (y compris la Belgique), les États-Unis, le Japon et la Norvège bloquent cette décision, comme cela a été révélé lors d'une réunion de l'OMC vendredi dernier. Cette attitude contraste fortement avec les belles paroles du G20 ce week-end, qui a insisté sur une distribution équitable des vaccins dans le monde. 11.11.11. et le CNCD-11.11.11. en collaboration avec un certain nombre d'organisations membres, dont WSM, demandent instamment à l'UE et au gouvernement belge d'adopter une position cohérente.


L'Afrique du Sud et l'Inde ont pris l'initiative, au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), de suspendre temporairement l'Accord sur les ADPIC afin que les vaccins contre la Covid-19 et d'autres fournitures médicales nécessaires puissent être mis à la disposition de l'ensemble de la population mondiale plus rapidement et à une échelle beaucoup plus grande. Cet Accord prévoit une protection mondiale des droits de propriété intellectuelle, tels que les brevets, et un mécanisme pour sanctionner les violations. La suspension de l'accord permet à des entreprises, autres que les développeurs, de produire le vaccin.

"La proposition de l'Inde et de l'Afrique du Sud à l'OMC pourrait inciter les pays à renoncer à leurs droits de propriété intellectuelle sans craindre de sanctions. C'est un appel à une véritable solidarité et coopération, mettant la santé des gens au-dessus du profit", déclarent Prasanna S Saligram et Priyam Lizmary Cherian du People's Health Movement, un partenaire de Viva Salud qui rassemble des militants de la santé, des organisations de la société civile et des institutions universitaires pour le droit à la santé.

Contrairement aux belles paroles prononcées le week-end dernier lors de la réunion du G20 sur l'accessibilité des vaccins contre le coronavirus, des pays tels que les États-Unis, le Japon, la Norvège et l'UE se sont prononcés à l'OMC contre la proposition de l'Afrique du Sud et de l'Inde. Ils font valoir que l'Accord sur les ADPIC prévoit une flexibilité suffisante, mais que celui-ci exige des procédures pays par pays et est très compliqué, notamment en ce qui concerne les exportations vers des pays qui n'ont pas, eux-mêmes, de capacité de production. En outre, les entreprises pharmaceutiques compliquent ces procédures en déposant des dizaines de brevets sur les (différentes étapes des) méthodes de préparation et les composants d'un même produit.

Avec une suspension temporaire des ADPIC, la capacité de production mondiale peut être mobilisée beaucoup plus rapidement et davantage de vaccins peuvent être mis à disposition plus rapidement et à moindre coût. 

L'Inde et l'Afrique du Sud ont soumis leurs propositions au début du mois d'octobre. Lors de la discussion au Conseil ADPIC de l'OMC des 15 et 16 octobre derniers, elle a été fortement soutenue par les pays en développement, mais rejetée par les pays riches. La proposition doit être soumise au Conseil général de l'OMC dans un délai de 90 jours. Pour cela, le Conseil ADPIC devra se réunir à nouveau en décembre. Si aucun consensus n'est trouvé, les auteurs des propositions peuvent demander un vote et une décision peut être prise à la majorité des trois quarts.

Ensemble, WSM, Viva Salud, FOS/SOLSOC, Médecins du Monde, Oxfam-Solidarité, le CNCD-11.11.11 et 11.11.11 demandent que la Belgique et l'UE soutiennent l'initiative et s'engagent en même temps à une plus grande coordination internationale de la recherche, du développement et de la distribution du vaccin.

Afin d'arrêter complètement la propagation du coronavirus, il est crucial qu'un vaccin contre la COVID-19 devienne un bien public mondial. Le contrôle de l'accès, du prix, de la sécurité et de l'efficacité doit être entre les mains du public afin que le droit à la santé pour toutes et tous puisse être garanti. Car, comme l'a déclaré fin août le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres : "Aucun pays n'est en sécurité et en bonne santé tant que tous les pays ne le sont pas".    

Lisez ici un document d'information sur toute l'histoire de l'accessibilité au vaccin.

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