15 avril 2020

CNCD-11.11.11. : Face aux pandémies, soutenons les plus vulnérables et le développement des systèmes de santé en Afrique

Les plus pauvres sont les premières victimes du coronavirus. Ceux qui n’ont pas de domicile fixe, les réfugiés qui s’entassent dans des camps indignes ou les habitants des pays du Sud sont aujourd’hui très exposés. L’Opération 11.11.11 finance des organisations qui sont en première ligne face à la propagation. Elle aide aussi à bâtir des projets de santé collective dans les pays où la santé publique est déficiente.


Si nous sommes tous victimes de la crise sanitaire en cours, les plus pauvres en sont particulièrement affectés. Ceux qui n’ont pas de domicile fixe où rester confinés ne trouvent plus de quoi survivre dans les rues désertées. Les demandeurs d’asile entassés dans des camps où l’hygiène est déplorable sont laissés à eux-mêmes. Les pays pauvres d’Afrique doivent affronter la pandémie, alors que leurs systèmes de santé peu développés sont déjà asphyxiés par d’autres épidémies. L’Organisation mondiale de la Santé craint le pire pour le continent africain.

Répondre à l'urgence

Plusieurs ONG belges soutenues par l’Opération 11.11.11 sont en première ligne pour faire face à l’urgence sanitaire.

Tous les membres du réseau mondial Caritas ont par exemple pris dans de nombreux pays des mesures pour que leurs programmes d’aide restent opérationnels. Les membres du réseau Caritas sont en première ligne de la réponse à la pandémie. C’est le cas notamment au Liban, au Zimbabwe, au Venezuela ou en Italie. Les équipes mobiles contribuent au dépistage, organisent des accueils d’urgence, assurent des distributions alimentaires et l’accompagnement social des personnes. La plupart des Caritas sont aujourd’hui actives dans la sensibilisation communautaire pour freiner la propagation du virus. En Belgique, Caritas accompagne les réfugiés en dépit des mesures de confinement. La permanence du service social de Saint-Josse (Bruxelles) reste accessible dans le respect strict des mesures sanitaires.

Face au délitement de la santé publique

Répondre aux urgences est indispensable. Mais cela ne saurait suffire, tant la crise du coronavirus est un révélateur des multiples autres crises – sociale, environnementale, économique et même civilisationnelle – auxquelles nous sommes confrontés.

Dans les pays du Sud, et singulièrement en Afrique, des décennies de politiques d’austérité ont conduit à affaiblir considérablement les infrastructures collectives, notamment celles de santé. Victimes de l’ajustement structurel du Fonds monétaire international (FMI), les hôpitaux étaient déjà au bord de la rupture avant même la crise actuelle, même s’il existe d’importantes variations entre les pays. En Afrique centrale, le Rwanda a ainsi réussi à construire un système de mutuelles efficace.

Il n’en demeure pas moins que l’aide publique au développement insuffisante, l’évasion fiscale et, parfois, la mauvaise gouvernance et la corruption ont contribué à ralentir les progrès vers les Objectifs de développement durable, comme l’accès à l’eau et à l’hygiène. Comment prévenir la maladie quand six personnes sur dix dans le monde n’ont pas accès à des installations sanitaires convenables ?

Bâtir la santé mutualiste 

Face à ces constats dramatiques, l’Opération 11.11.11 finance en Afrique de nombreux projets de santé communautaire. Ces projets n’ont aucune vocation à se substituer aux régimes publics de santé, mais au contraire à les complémenter efficacement et à créer l’étincelle pouvant mener les Etats à bâtir de véritables systèmes de santé publique universelle.

Des ONG soutenues par l’Opération 11.11.11 soutiennent notamment le développement des mutuelles de santé. Les questions relatives à la santé, sont au cœur des enjeux du développement de l’Afrique. Une grande partie de la population n’a pas ou a très peu d’accès à des soins qualitatifs et financièrement accessibles : les infrastructures et le matériel sont dégradés, les consommables manquent cruellement, en particulier les médicaments qui ne sont pas disponibles ou accessibles financièrement pour plus de la moitié de la population. Le personnel est souvent peu qualifié et insuffisant face à l’ampleur de la demande. Ces nombreux problèmes ont permis dans certains pays l’émergence d’un secteur médicale parallèle dont les agissements sont parfois douteux et difficilement contrôlables. Les conséquences des violences sont particulièrement graves sur la santé des femmes.

Tous les membres du réseau mondial Caritas ont par exemple pris dans de nombreux pays des mesures pour que leurs programmes d’aide restent opérationnels. Les membres du réseau Caritas sont en première ligne de la réponse à la pandémie. C’est le cas notamment au Liban, au Zimbabwe, au Venezuela ou en Italie. Les équipes mobiles contribuent au dépistage, organisent des accueils d’urgence, assurent des distributions alimentaires et l’accompagnement social des personnes. La plupart des Caritas sont aujourd’hui actives dans la sensibilisation communautaire pour freiner la propagation du virus. En Belgique, Caritas accompagne les réfugiés en dépit des mesures de confinement. La permanence du service social de Saint-Josse (Bruxelles) reste accessible dans le respect strict des mesures sanitaires.

A l’encontre de cette conception privée de la santé réservée à une élite, SOLSOC et WSM contribuent à construire une approche solidaire. Equiper et professionnaliser les cadres, promouvoir une logique de prévoyance et de cotisation auprès de la population via les communautés et les entreprises, militer pour une couverture universelle au niveau national et pour une gestion efficace du système de santé… Ces actions ont des résultats concrets permettant d’améliorer la santé publique.

Louvain Coopération développe elle aussi des mutuelles de santé en milieu rural au Bénin, Togo et Burundi. Ces réseaux permettent aujourd’hui de diffuser parmi la population des informations vitales de prévention contre le virus.

Soutenir les infrastructures de santé au Congo

D’autres ONG mettent en place des interventions de santé directe. C’est le cas de Memisa, qui soutient des infrastructures de santé en République démocratique du Congo. L’organisation est active dans 7 provinces : 25 hôpitaux et près de 400 centres de santé bénéficient de son soutien, soit près de 4,3 millions de personnes. Dons de sang, approvisionnement en médicaments, formation continue du personnel médical… Ici aussi, les résultats sont très concrets. Ce travail est mené dans les zones de santé prioritaires, en concertation avec l’Etat congolais, notamment dans les zones les moins accessibles de l’immense territoire du pays.

Ces exemples montrent que la solidarité internationale peut contribuer à la construction de systèmes de santé efficaces. Ceux-ci permettront d’éviter une recrudescence explosive de certaines maladies contagieuses, et d’affronter les crises sanitaires. Car outre l’urgence du Covid-19, l’Afrique connaît d’autres épidémies graves, notamment Ebola et la maladie du sommeil, dont on parle beaucoup moins. Sans des systèmes de santé bien gérés, les plus pauvres seront laissés à eux-mêmes face à la maladie.

Sans des systèmes de santé bien gérés, les plus pauvres seront laissés à eux-mêmes face à la maladie. Nous avons le pouvoir, et le devoir, de l’éviter.


Retrouvez cet article sur le site du CNCD 11.11.11. 

 

 

 

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