#Qatarstrophe

Le football est une fête et la Coupe du Monde en est un temps fort. Et si nous sommes toutes et tous derrière nos Diables Rouges, nous ne pouvons pas rester silencieux·euses face aux graves violations des droits humains qui ont lieu en ce moment même et durant la préparation du Mondial 2022.  

C’est pourquoi le 16 décembre 2021, à un an de la finale de la coupe du monde au Qatar, la commission régionale WSM Belgique de Liège a mené une action symbolique pour dénoncer les violations des droits humains qui ont lieu dans ce pays du Golfe. Leur message était le suivant : ils et elles refusent de rester silencieux·euses face à la catastrophe pour les droits humains que représente cette coupe du monde au Qatar. 

Cette action a marqué le coup d’envoi de la campagne Qatarstrophe : une campagne qui vise à sensibiliser le grand public sur l’envers du décor de la coupe du monde au Qatar. 

Cette campagne se décline en une multitude de rendez-vous à travers la Wallonie et Bruxelles: ciné-débats, accueil d’une partenaire syndicaliste népalaise, Smritee Lama, tournois de foot alternatif, conférences, stands ludiques ou encore pièce de théâtre-action… Ce sont autant d’occasions pour exprimer votre solidarité avec les travailleur·euses migrant·es au Qatar ! 

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Novembre

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Coupe du monde 2022, une Qatarstrophe ?

Plus de dix ans après le choix du Qatar comme pays hôte par la FIFA, la préparation du Mondial 2022 se révèle être une véritable catastrophe sur le plan humain et environnemental. Pour ce projet de toutes les démesures, le Qatar a fait appel à de très nombreux travailleur·euses migrant·es, venant notamment du Népal ou d'Inde. En effet, on estime que près de 90% de la population vivant au Qatar est d’origine étrangère. 

Or, les conditions de travail de ces travailleur·euses sont proches de l’exploitation : journées interminables, salaires bas et impayés, système de « parrainage » du·de la travailleur·euse, normes de sécurité insuffisantes, etc. Selon une enquête du quotidien britannique The Guardian, ils seraient 6.500 à avoir perdu la vie sur les chantiers des diverses infrastructures nécessaires à l’organisation du Mondial. Officiellement, la plupart de ces décès sont qualifiés de morts naturelles dues à des défaillances cardiaques ou pulmonaires. Rien d’étonnant quand on sait que les ouvriers sont exposés à des températures estivales avoisinant les 50 degrés sur les chantiers ! 

A ces conditions de travail extrêmes s’ajoutent des conditions de vie inhumaines : dortoirs surpeuplés, sanitaires insalubres, transports dangereux, etc. S'ajoutent bien sûr à cela les coûts écologiques de cette construction débridée (routes, stades, aéroport, climatisation…) en plein désert sur fond de greenwashing.

Toutefois, le Qatar reste une destination importante de migration économique pour les jeunes hommes et femmes originaires de pays où le chômage explose. Par exemple, plus d’un million de Népalais·es travaillent dans les États du Golfe. Ils et elles apportent en retour une contribution substantielle à la société népalaise. En effet, on estime qu'entre 450.00 et 500.00 nouvelles personnes entrent sur le marché de l'emploi népalais chaque année. Or, le Népal ne parvient à fournir un emploi qu'à seulement 100.000 d'entre elles. Cette réalité pousse les travailleurs et travailleuses à migrer pour rejoindre le marché global. L’argent que ces fils et ces filles envoient au pays représente plus d’un quart du PNB total du Népal.

Des avancées importantes

La mobilisation d’ONG et de syndicats a déjà permis d'obtenir des avancées considérables. Ainsi, en 2017, le Qatar a signé un accord avec l’Organisation internationale du travail (OIT) pour rendre sa législation sur le travail conforme aux normes internationales. Disposant maintenant de bureaux au Qatar, l’OIT travaille avec les autorités sur un vaste processus de réforme couvrant cinq axes de travail : la réforme du système de parrainage, l’accès à la justice, la liberté d’expression des travailleurs et travailleuses, la santé et la sécurité, et la rémunération et le recrutement. Ainsi, le Qatar est devenu en 2020 le premier pays des États du Golfe à franchir une étape historique en instaurant le principe du salaire minimum.

Toutefois, l’application insuffisante de certaines des réformes adoptées ces dernières années a laissé des milliers de travailleur·euses à la merci d’employeurs peu scrupuleux. Le travail forcé, la restriction de la liberté de mouvement, la discrimination, les conditions de travail et de vie extrêmes, ainsi que l’interdiction de s’affilier à un syndicat, et d’en créer un, demeurent une réalité.

Le syndicat népalais GEFONT, partenaire de WSM, est l'une des organisations qui lutte aux côtés des travailleur·euses migrant·es au QatarLeur champs d'action est vaste : ils offrent une assistance pour les formalités administratives, forment les travailleur·euses migrant·es sur le droit du travail qatari et réclament avec elles et eux des salaires plus élevés et de meilleures conditions de vie.

Smritee Lama, secrétaire nationale du syndicat GEFONT et chargée du programme de soutien aux travailleur·euses migrant·es, explique ainsi :

« Comme organisation syndicale, vu l’importance des migrations du travail dans notre pays, nous avons décidé d’investir dans l’accompagnement de ces travailleur·euses. Nous avons neuf groupes de soutien pour des travailleur·euses migrant·es à l’étranger, dont un au Qatar, qui est un pays de destination important. Au Qatar, nous effectuons ce travail depuis 2011, mais dans le secret, car les droits syndicaux ne sont pas assurés dans ce pays. »

La force du changement émane surtout des mouvements sociaux, comme le syndicat GEFONT au Népal ou l’organisation NDWM en Inde, qui se préoccupent du sort de plusieurs milliers de personnes en défendant leurs droits jour et nuit, en les préparant avant leur départ et en les accueillant au retour, en organisant les travailleur·euses, au péril de leur vie et au risque de perdre leur emploi, dans des conditions particulièrement précaires.

Vous pouvez soutenir ces organisations avec un don « Qatrstrophe » à WSM en ligne.

Pour une solidarité internationale

Face à ces constas, nous avons toutes et tous un devoir de vigilance afin que les droits humains soient enfin respectés au Qatar, pendant et après le Mondial 2022. Les organisations partenaires de WSM et de la CSC, actives dans les pays d’origine, l’Inde et le Népal, partagent le point de vue selon lequel boycotter le Qatar ne résoudra malheureusement rien. Il vaut mieux œuvrer ensemble et de toutes nos forces pour instaurer le travail décent dans cet État du Golfe.

« Lorsque vous entrez dans un stade en tant que joueur·euse ou supporter·trice, réalisez qu'il a été construit avec les vies des travailleur·euses migrant·es.  Respectez la vie de ces personnes. Respectez leur travail, qui s'est exécuté dans des circonstances très difficiles. Et respectez aussi les travailleur·euses migrant·es dans votre propre pays. » Smritee Lama, GEFONT

Procurez-vous le pin’s Qatarstrophe à un des nombreux évènements prévus et portez-le pendant les matchs de la Coupe du Monde pour exprimer votre solidarité avec les travailleurs et travailleuses migrant·es au Qatar: ce sont elles et eux les véritables champion·nes du Mondial 2022 !

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