8 marzo 2022

Vers des systèmes de retraite qui tiennent compte de l’égalité des sexes

En ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, focus sur le crépuscule de la vie… Le vieillissement affecte plus les femmes. Non seulement elles vivent plus longtemps que les hommes, mais elles sont aussi moins susceptibles de jouir d’une sécurité du revenu et d’une indépendance économique l’âge avançant. Dans la plupart des pays, elles sont moins susceptibles que les hommes de bénéficier d’une pension, ou leurs prestations sont inférieures à celles des hommes. Un document de politique générale produit par ONU Femmes se penche sur les causes de ces inégalités, et sur certains mécanismes des systèmes de retraite qui peuvent les accentuer ou à l’inverse, les diminuer.

« Au cours de la première moitié de ce siècle, la population mondiale âgée de 60 ans et plus devrait plus que doubler pour atteindre 2 milliards d’individus d’ici 2050. Environ deux tiers des personnes âgées vivent dans des pays en voie de développement, et leur part doit passer à presque 80 pour cent d’ici 2050. On oublie souvent que le vieillissement de la population est avant tout une question féminine, et les politiques ont été lentes à répondre aux droits et aux besoins des femmes plus âgées.

En Chine, dans les zones urbaines, les taux de pauvreté parmi les femmes plus âgées sont par exemple trois à quatre fois supérieurs à ceux des hommes plus âgés. Les pensions de vieillesse peuvent faire une grande différence. Mais, à l’heure actuelle, les systèmes de retraite ne garantissent pas la sécurité du revenu pour la plupart des personnes âgées et échouent à produire une égalité de résultats entre les sexes.

À l’échelle mondiale, la moitié des personnes ayant dépassé l’âge légal de départ à la retraite bénéficient d’une pension. Pourtant, dans la plupart des pays pour lesquels nous disposons de données, les bénéficiaires sont plus susceptibles d’être des hommes que des femmes. Dans plusieurs pays d’Amérique latine et aux Caraïbes, y compris en République dominicaine et au Salvador, le système de retraite couvre deux fois moins de femmes que d’hommes, alors que la couverture dont bénéficient les hommes est faible.

L’Etat plurinational de Bolivie fait figure d’exception, en raison de l’introduction d’un régime de retraite universel non contributif. Il en va de même du Botswana, du Lesotho et de l’Île Maurice. Dans la plupart des autres pays d’Afrique subsaharienne, la protection du régime de pension est faible chez les hommes et quasi-insignifiante pour les femmes.

Même dans les pays où les femmes jouissent d’un bon accès à la retraite, leurs niveaux de prestations ne représentent souvent qu’une fraction de ceux des hommes. Aujourd’hui, en Belgique, la pension d’une femme est en moyenne 30% moins élevée que celle d’un homme. Les responsabilités familiales contribuent fortement à ces disparités. La campagne de la CSC en vue du 8 mars 2022, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, a pour objectif de dénoncer cet écart inacceptable et de revendiquer une réelle égalité entre les femmes et les hommes.

Comprendre les causes

Les disparités entre les sexes en matière de pension résultent des inégalités plus généralisées touchant les femmes tout au long de leur vie. Pendant leur vie active, elles participent moins au marché du travail, ont des salaires plus bas et interrompent leur carrière plus souvent que les hommes pour s’occuper de personnes à charge. Elles sont surreprésentées dans les emplois précaires et le secteur non structuré. Les régimes de retraite basés sur les cotisations de retraite régulièrement prélevées à la source engendrent des désavantages pour les femmes à la retraite. Elles ont souvent moins contribué, tant en termes de montant que de fréquence, que les hommes.

L’Argentine a réduit les exigences en matière de contributions au milieu des années 2000, améliorant par là même l’accès à la retraite de quelque 2 millions de personnes et réduisant les disparités entre les sexes en matière de couverture.

En Afrique subsaharienne, où les taux de pauvreté sont élevés et la protection en matière de pension est faible, un nombre très élevé de femmes et d’hommes plus âgés n’ont d’autre choix que de continuer à travailler pour gagner leur vie.

En conclusion…

La conception des mécanismes fondant les pensions est importante pour l'égalité des sexes. Pour garantir que les hommes et les femmes en bénéficient également, les systèmes doivent mieux prendre en compte les risques liés au cycle de vie des femmes et à la charge qu'elles assument, de manière à éviter que les inégalités que les femmes rencontrent ne s'accumulent pas dans la vieillesse.

Les systèmes de protection sociale sensibles à la dimension de genre contribuent à renforcer l'autonomisation des femmes et les opportunités des femmes, avec des impacts positifs plus importants sur leurs familles et leurs communautés.

Des informations extraites du document de politique générale no3, ONU Femmes, « PROTÉGER LA SÉCURITÉ DU REVENU DES FEMMES ÂGÉES - VERS DES SYSTÈMES DE RETRAITE QUI TIENNENT COMPTE DE L’ÉGALITÉ DES SEXES » 

Photo en haute © CSC - cliquez ici pour plus d'informations sur la campagne Maria Bosse

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